VENERA
Venera
(13/10/2023)
Label : Ipecac
Projet sorti de nulle part, sans promo à proprement parler et sans grosses annonces, Venera n’aura en tout et pour tout exhibé que trois titres avant de sortir son premier disque tout simplement baptisé “Venera”.
Derrière Venera, on retrouve James Shaffer (guitariste de Korn) et Chris Hunt (compositeur et réalisateur), duo réuni en 2022. Ensemble, ils composent une musique dark ambient, riche en textures et expérimentations sonores.
La première chose marquante avec ce disque est la faculté que Venera a pour créer des ambiances sombres, pesantes et cinématographiques. Ainsi, les titres se complètent, se succèdent et nous plongent toujours un peu plus profondément dans un univers sonore riche et pesant.
Le titre “Ochre” est fascinant de par son obscurité et sa lourdeur, en opposition à la voix céleste de Jacob Duzsik de HEALTH, un titre qui finit par prendre la forme d’une marche pachydermique, intense et implacable.
Les titres “Disintegration” et “Erosion”, sur lesquels figure le batteur Deantoni Parks (Mars Volta, John Cale) sont impressionnants, étouffants de par la tension qui s’y installe. A l’image d’un Amon Tobin ou Two Fingers dans leurs heures les plus obscures, Venera réussit à allier numérique et organique, nappes synthétiques massives et grooves déstructurés.
Autre titre frôlant la perfection, “Hologram”, peut-être le meilleur titre du disque à mes yeux. D’une beauté incroyable notamment grâce à la voix de Rizz (VOWWS). Un titre où les extrêmes se rencontrent, s’entremêlent et donnent naissance à un titre unique et captivant.
Difficile de ne pas être également scotché par la prestation d’Alain Johannes sur “Triangle”. Un titre poignant, intense et sublime, un titre émotionnellement d’une richesse indéniable.
Toutes ces collaborations font de “Venera” un disque réussi en tout point, mais les titres “Helium”, “Swarm” ou “Surrender” sont tout autant incontournables, tant ils mettent en place une atmosphère unique, permettant de faire de “Venera” une œuvre complète et réussie.
Le duo Shaffer et Hunt signent donc ici un premier disque qui sonne comme un véritable tour de force, une réussite totale. Une œuvre riche en textures sonores où chaque titre ne fait que confirmer ce sentiment de fascination face à cet univers sensible et intense.