
Voilà maintenant près de huit ans que SUMAC nous abreuve de disques intenses et audacieux. Le trio formé par Aaron Turner (Isis, Old Man Gloom, Mamiffer), Nick Yacyshyn (Baptists) et Brian Cook (Russian Circles, Botch) n’a pas l’habitude de se reposer sur ses lauriers ou de suivre une ligne directrice conventionnelle. Leur dernier album, « The Healer », en est une preuve supplémentaire. C’est une œuvre ambitieuse composée de quatre pistes s’étendant sur 76 minutes, offrant une expérience auditive riche et immersive.
“World Of Light” ouvre le disque dans une cacophonie noise/drone immersive qui évolue vers une lourdeur déchirante et captivante. Les 26 minutes de ce morceau proposent une expérience sonore puissante et nuancée, alliant lourdeur et structures déstructurées. Tout l’album baigne dans une intensité incroyable, créant un sentiment constant d’insécurité et d’oppression. Cet album purement immersif flirte parfois avec l’avant-gardisme et l’expérimental, mais parvient toujours à nous rattraper avec une bonne dose de noise maîtrisée, de distorsions acerbes, de grooves saisissants et des sonorités psychédéliques (« Yellow drawn »).
En somme, « The Healer » est une expérience sonore brute et captivante, avec des compositions à la fois brutales et délicates. SUMAC repousse encore une fois ses limites, défiant les conventions pour créer une œuvre immersive et surprenante. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas été aussi agréablement bousculés par un disque comme « The Healer ».