Sugar Horse

The Grand Scheme of Things

(04/10/2024)

Sugar Horse, originaire de Bristol, est un groupe britannique qui se distingue par sa capacité à fusionner les genres, oscillant entre le post-metal, le sludge et des sonorités shoegaze. Formé en 2018, il s’est fait connaître grâce à son approche innovante, alliant des mélodies envoûtantes à des passages lourds et atmosphériques. Leur dernier album, « The Grand Scheme of Things », représente une véritable étape dans leur évolution artistique, nous plongeant dans un voyage musical à la fois introspectif et puissant.

Avec « The Grand Scheme of Things », Sugar Horse nous offre une œuvre profondément personnelle, ancrée dans des thèmes de perte et de résilience. Enregistré dans une église en ruine à Bristol, cet album représente un voyage émotionnel façonné par le deuil du chanteur Ash Tubb, suite à la perte de son père. Ce contexte tragique infuse chaque note et chaque parole d’une intensité palpable, donnant à l’écoute une profondeur indéniable.

Dès l’ouverture, l’album nous plonge dans une atmosphère délicate, mêlant synthétiseurs apaisants et guitares mélancoliques. Des morceaux comme « The Shape of ASMR to Come » illustrent parfaitement cette ambivalence entre beauté et douleur, tandis que la voix de Tubb se fraie un chemin à travers des paysages sonores d’une ampleur saisissante.

Un des moments forts de l’album est sans doute le titre « Corpsing ». Ce morceau se distingue par sa majesté et sa portée céleste, évoquant une véritable dimension éthérée. Les mélodies envoûtantes et les chœurs délicats confèrent à cette pièce une qualité aérienne et hypnotique, transformant l’écoute en une expérience transcendante. La splendeur qui se dégage de ce titre est tout simplement captivante, élevant l’album à des sommets émotionnels.

Le titre « Jefferson Aeroplane Over The Sea » se démarque également par sa puissance inouïe et sa maîtrise du shoegaze. Sugar Horse y magnifie ce genre en intégrant des chœurs grandioses qui enrichissent la texture sonore du morceau. Les arrangements élaborés et la richesse de la texture sonore du titre illustrent brillamment le savoir-faire du groupe dans l’art de manipuler les dynamiques musicales.

Des titres comme « Mulletproof » dégoulinent d’une énergie doom, créant une atmosphère lourde et intense. D’autre part, « Speed Beach » permet au groupe de plonger dans le vif du sujet, avec une vibe post-metal de grande qualité qui témoigne de leur savoir-faire. Chaque chanson semble raconter une histoire, un fragment de la lutte de Tubb face à son chagrin. La profondeur de « Space Tourist »—une pièce de clôture de 20 minutes—ne fait que renforcer ce sentiment de catharsis, alternant entre des passages aériens et des explosions sonores qui laissent notre esprit essoufflé mais enrichi.

Dans l’ensemble, Sugar Horse s’est imposé comme un groupe qui refuse de se conformer à un seul genre, cherchant plutôt à brouiller les lignes entre le lourd et le léger, le beau et le chaotique. Cette approche innovante a façonné leur identité musicale, et une fois encore, leur savoir-faire prouve leur talent à mélanger les genres pour un rendu efficace, saisissant et profondément immersif.

Avant d’être un album de puissance incontestable, « The Grand Scheme of Things » est avant tout un album envoûtant, d’une beauté indéniable, grâce aux nombreux passages éthérés et planants, ainsi les textures sonores d’une grande richesse et diversité nous captivent et à nous plongent encore plus intensément dans cette œuvre réussie du début à la fin.

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