Basé à Los Angeles, le nouvel album du groupe étonne en premier par sa durée, plus d’une heure et demi de post hardcore, d’expérimentations et de noise. Difficile à appréhender par sa multitude de genres et ses variations déconcertantes, le plus important est avant tout de savoir si il y a une cohérence dans cet opus, une ligne directrice qui permet de ne pas se perdre dans ce maelstrom déconcertant ou est-ce au contraire le genre d’album qui nécessite d’oublier ses repères.
La réponse n’est pas simple et à chaque écoute là où on penserait commencer à baliser le terrain, il y a toujours un virage, une rupture qui va venir ébranler nos certitudes. On pourrait citer « Sunny Day Real Estate« , « Unwound » ou « Oxbow« , mais ce serait encore trop facile. Un morceau comme « Margin for Error » va sembler être une rencontre entre Godspeed You! Black Emperor et Nick Cave.
On pense capter une mélodie et on arrive dans un autre registre, on part de sons dissonants et on atterrit sur un piano mélancolique avant une explosion bruitiste comme sur l’excellent « The Reclining Nude » . On n’est pas sur un manège mais bel et bien sur un grand huit qui nous transporte pendant un long trajet de sommets ultra mélodieux à des virages qui crissent et malgré cela on n’a qu’une envie, c’est d’y retourner en se disant je vais arriver à maitriser cette expérience alors qu’au bout du compte on est juste attaché et captif de ce disque exigeant mais incontestablement troublant et puissant.