Le trio grenoblois de QOYA réussit une prouesse complétement folle sur papier : allier le son clair du post rock à une cold wave des plus inspirées et agrémenter le tout de riffs puissants. Citer à la fois The Cure, Russian Circles, Amen Ra et Cult Of luna pour donner naissance à un univers forcément ténébreux n’est pas une tache aisée. Mais le postulat de base est trop tentant pour ne pas se pencher sur ce groupe.
Après un EP, « The Fall », paru en 2019, plutôt axé post punk, le groupe passe de quatuor à trio pour leur premier album, « Yōkai » (2021), où la direction artistique se met clairement en place.
Privilégiant une approche directe, sans fioritures, QOYA sait néanmoins où il veut aller, et ce deuxième album en est la preuve. Aussi bien musicalement avec des morceaux ultra efficaces (« Mantra », « Timeless ») que dans les thèmes abordés, très mystiques, il y a une cohérence évidente qui ressort de ce disque et qui prouve que des musiciens peuvent citer des références disparates pour au final accoucher d’un disque cohérent et personnel.
Toujours dans l’émotion, l’album se décline autour d’un concept de liberté et de simplicité, permettant à chacun de se pencher sur sa dimension intérieure. Le but est clairement atteint et les dix titres sont de haute volée.