Depuis sa formation en 2005, le trio américain Locrian s’est révélé comme un groupe novateur et plutôt intrigant. Originaire de Chicago, dans l’Illinois, le collectif composé de Terence Hannum, André Foisy et Steven Hess a su tisser un univers sonore assez unique, mêlant habilement post-metal, drone, black metal, dark ambient, le tout soutenu par une subtile utilisation de sons électroniques. Au fil de leur discographie, Locrian a réussi à créer un univers riche et immersif.
Avec des albums tels que « Drenched Lands » (2013), « Infinite Dissolution » (2015) et « The Crystal World » (2018), Locrian a constamment repoussé les limites de sa musique jusqu’à aujourd’hui avec la sortie de « End Terrain », un nouvel album très attendu qui promet de nous plonger une fois de plus au cœur d’un univers fascinant.
L’album s’ouvre sur « Chronoscape » un titre où puissance cataclysmique se marie à des mélodies électroniques habilement travaillées, sorte de thème digne du travail du duo Zombi, mais le tout baignant dans une intensité sans limite.
La discographie de Locrian nous a montré l’amour du groupe pour les ambiances obscures, et mettant clairement le pied dans l’ambient, ce que le titre « Utopias » confirme et surtout fait à la perfection.
Un titre incontournable du disque, hypnotique, envoûtant, incroyablement produit, se finissant en apothéose, un titre émotionnellement très chargé et assez somptueux.
À peine l’interlude « Umwelt » digéré, un titre qui m’a rappelé les belles heures de Tortoise, il nous faudra plonger dans l’atmosphère nostalgique de « The World Is Gone, There Is No World », titre plus « sage », aux touches rock prog, qui saura émouvoir à coup sûr.
Car Locrian a cette faculté à toucher droit au cœur, à créer un univers saisissant, poignant, entre rage, tristesse et magnificence.
Ainsi, les titres s’enchaînent dans la même veine, des titres véritablement réussis, parfaitement exécutés, confirmant la capacité de groupe à composer des morceaux riches, faits de mises en place travaillées à la perfection, sans oublier l’ambiance générale qui se dégage de ce disque quasi-parfait.
Que ce soit l’hypnotique et envoûtant « Black Prisms Of Our Dead Age » , le très progressif « In The Throes Of Petrifaction » et ses synthés omniprésents ou encore le superbe et très post-rock « After Extinction », titre déchirant, planant et clôturant de façon incroyable le disque, le reste de l’album frôle la perfection.
Avec « End Terrain », Locrian vient de prouver une fois de plus son incroyable talent de composition. Le trio signe ici un disque majeur, d’une qualité rare, et réussi encore à étonner par la richesse d’une musique riche, profonde et produite à la perfection.
Un disque à ne pas rater, un disque à écouter, à réécouter, bref un disque d’ores et déjà incontournable.